Marine Le Pen l’emporte mais ne perce pas au premier tour des élections législatives. Son Rassemblement national (RN) devient la première force politique du pays avec 33,15% des voix, soit plus de 10 millions de voix, toujours moins que les 36% que lui attribuaient les sondages avant le vote de dimanche, devant le Nouveau Front populaire de gauche (27,99%, près de 9 millions de voix) et l’Ensemble macronien (20,76%, près de 7 millions de personnes), selon les résultats définitifs.

Les Républicains s’arrêtent à 6,6 %. “Rien n’est plus normal que l’alternance politique et une telle participation donne une force particulière au vote“, a commenté à chaud Marine le Pen, en remerciant les électeurs. “La démocratie a parlé”, a-t-elle ajouté. Son dauphin, Jordan Bardella, qu’elle voit déjà à la tête du gouvernement, a renchéri : “en soutenant les candidats du RN, les Français ont suscité un espoir sans précédent dans tout le pays“. D’où l’appel aux électeurs à “rester mobilisés dans un dernier effort dimanche prochain” lors du second tour des élections législatives.

Une participation record

Avec une participation de 66,7%, un pourcentage bien supérieur aux 47,5% de 2022, mais inférieur aux 67,9% enregistrés lors des dernières élections législatives organisées après une dissolution en 1997, l’extrême droite pourrait obtenir entre 240 et 270 sièges à l’Assemblée nationale, donc moins que la majorité absolue (289) qu’elle vise. La gauche est créditée de 180 à 200 sièges, tandis que la majorité sortante est créditée de 60 à 90 sièges par rapport aux 245 qu’elle avait dans l’Assemblée sortante.

Le jeu des alliances

C’est pourquoi le président français, Emmanuel Macron, a appelé ses électeurs à se rassembler contre le Rassemblement national : “face au Rassemblement national, l’heure est à une large union clairement démocratique et républicaine pour le second tour” le 7 juillet. Il a également appelé le premier ministre sortant Gabriel Attal à tout faire pour éviter “le projet mortifère” du RN d’atteindre la majorité absolue, puis a invité les candidats arrivés en troisième position et admis au scrutin à se retirer si cela permettait d’éviter l’élection d’un candidat RN, au profit de “ceux avec qui nous partageons les valeurs de la République“.

Le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a appelé à faire barrage au RN et a annoncé que les candidats du Nouveau Front Populaire arrivés en troisième position se retireraient en cas de second tour le 7 juillet. Olivier Faure, du Parti socialiste, a fait de même.

Une barrière contre l’extrême droite, mais pas à n’importe quel prix. En effet, le ministre français des finances, Bruno Le Maire, a déclaré qu’il n’inviterait pas les électeurs à choisir des candidats d’extrême gauche du parti La France Insoumise si c’était la seule option réaliste pour empêcher un candidat du Rn. Lfi est un danger pour la nation”, a déclaré M. Le Maire.

Une semaine cruciale

La semaine s’annonce donc cruciale. Rendez-vous le 7 juillet pour le second tour des élections législatives afin de connaître la formation de la nouvelle Assemblée nationale et de la nouvelle majorité. “Le second tour des élections législatives sera l’un des plus décisifs de toute l’histoire de la Vème République“, a déclaré le numéro un du RN, Jordan Bardella. “Les Français ont fait naître un espoir sans précédent dans le pays. Je les invite à faire un dernier effort. Le camp présidentiel ne peut pas gagner. Le choix est clair et la France a deux voies : l’alliance du pire, qui mènera à la ruine, d’une part, et l’unité nationale, qui rétablira la sécurité et défendra l’emploi, d’autre part.”