Soigner l’esprit dans les mêmes conditions que le corps
Emmanuel Macron annonçait hier le remboursement désormais des consultations chez les psychologues. Une décision qui a un double objectif : en premier lieu, prendre à la source les états anxieux et dépressifs avant que cela ne dégénère. Ensuite, permettre aux urgences psychiatriques d’être moins débordées.
Jusqu’à présent, les psychologues n’ayant pas le statut de médecin, les consultations étaient payées en intégralité par les patients, en espérant une petite prise en charge par leur mutuelle. Celle-ci n’existe pas dans tous les cabinets, et surtout, elle est limitée à quelques séances annuelles. Trop peu pour un suivi qui en suppose beaucoup plus pour arriver à se livrer. Même d’autres professionnels exerçant en libéral, à l’instar des pédopsychiatres, regrettent que la prise en charge ne soit pas effective pour leurs petits patients, à moins que l’enfant ne soit reconnu en ALD (Affection de Longue Durée), par la CPAM.
Mais il s’agit d’une première victoire sans doute qui va permettre aux personnes de ne pas attendre des mois pour un rendez-vous avec des psychologues d’état (les seuls qui faisaient l’objet d’une prise en charge) et vont pouvoir se tourner vers des personnes exerçant en libéral, quelquefois plus près de chez elles.
Consultation de psychologie : une demande de plus en plus forte
Pourquoi cette décision présidentielle ? Des sondages réguliers effectués auprès des français par CovidPrev mettent en avant des signes inquiétants. La crise du Covid-19 et les périodes de confinement ont considérablement altéré la santé psychologique des habitants de l’hexagone qui avouent ressentir encore aujourd’hui, de l’anxiété, des troubles du sommeil. Pire, 10% de ces mêmes français ont eu ou ont encore des pensées suicidaires.
Il faudra attendre 2022 pour un remboursement des rendez-vous, qui se fera sans distinction d’âge ni de ressources. Par contre, il faudra avoir une prescription médicale de son médecin traitant, avec un forfait de plusieurs consultations ; qui pourra être renouvelée au besoin.
Bien entendu, reste à déterminer le plafond que les psychologues ne devront pas dépasser pour permettre le bon remboursement de ces séances. Il faut espérer que les français, confrontés à un épisode de mal-être, cesseront de considérer cela comme un tabou, dans une société qui exhorte à toujours aller bien et à être hyper performant.
Les consultations de psychologie induisent un dialogue entre le patient et le thérapeute, au contraire de la psychiatrie ou encore de la psychanalyse. Les séances de psychologie permettent donc de parler et d’échanger sur une situation, sans jugement, afin de se sentir mieux.