
Les prochaines mesures de la BCE
La baisse de l’inflation vers l’objectif de 2 %, y compris dans les composantes de base et les services, est une bonne nouvelle pour la BCE. La baisse des taux lors de la prochaine réunion du 17 avril n’est pas certaine, mais les marchés monétaires escomptent désormais une réduction à 75 %. Les opérateurs prévoient au total deux autres réductions cette année, avec une probabilité de 45 % d’une troisième réduction.
Les décisions de la BCE seront influencées par les nouvelles mesures douanières à venir de la part de l’administration Trump (qui réduiront la croissance dans la zone euro) et seront également liées à d’éventuelles contre-mesures douanières de l’UE (qui pourraient faire augmenter l’inflation dans la zone).
Selon Capital Economics, « la baisse de l’inflation dans les services, associée à de forts indices d’une nouvelle baisse de la valeur dans les mois à venir et à la faiblesse continue des dernières enquêtes sur l’activité économique, suffira à pousser la BCE à réduire à nouveau les taux de 0,25 % ce mois-ci ».
L’impact des droits de douane
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a observé ces derniers jours que « des droits de douane américains de 25 % sur les importations en provenance d’Europe réduiraient la croissance de la zone euro d’environ 0,3 % la première année », tandis que les contre-droits de douane de l’UE augmenteraient l’impact à 0,5 %. « L’effet le plus important sur la croissance se concentrerait sur la première année, puis diminuerait avec le temps, laissant toutefois un impact négatif persistant sur le niveau de production », a observé Christine Lagarde.
Dans un tel scénario, les perspectives d’inflation deviendraient « nettement plus incertaines », selon la présidente de la BCE. À court terme, « les mesures de rétorsion de l’UE et l’affaiblissement de l’euro, dû à la baisse de la demande de produits européens de la part des États-Unis, pourraient faire grimper l’inflation d’environ 0,5 % ».
L’effet, a précisé Mme Lagarde, s’atténuerait à moyen terme en raison du ralentissement de l’activité économique qui réduirait les pressions inflationnistes. En ce qui concerne les données de l’inflation en mars dans les principaux pays européens, l’inflation a baissé en Allemagne (de 2,6 % à 2,3 %) et en Espagne (de 2,9 % à 2,2 %), est restée stable en France (0,9 %) et a augmenté en Italie (de 1,7 % à 2,1 %).