Est-il intéressant d’ouvrir un Livret A ou un LEP en 2022 ?
Le livret A est un des produits d’épargne les plus prisés par les français. Une grande majorité d’entre eux en possède un, même si ce n’est pas, c’est évident, le produit le plus rentable et ce, depuis une dizaine d’années. Alors pourquoi cet engouement ? Déjà parce que c’est une épargne connue depuis des décennies, qu’il est facile à souscrire et que l’argent est disponible à tout moment. Or, en matière d’épargne, les français optent souvent pour la simplicité et l’absence de contrainte.
Autre produit d’épargne : le LEP. Celui-ci, destiné aux ménages modestes, leur permet d’épargner facilement car la somme initiale à déposer est relativement faible et là encore, c’est un produit que l’on souscrit et que l’on peut oublier, sans doute, jusqu’à ce qu’on en ait besoin. Il peut être alimenté selon les besoins ; ce qui peut correspondre à beaucoup de français qui, chaque mois, n’ont pas forcément une somme fixe à déposer, voire pas de somme du tout.
Nous nous retrouvons face à la réalité du pouvoir d’achat des ménages qui est clairement en berne en ce début d’année 2022, avec une inflation très forte sur de nombreuses matières premières, dont certaines de première nécessité. A ce titre, le Gouverneur de la Banque de France a exprimé vendredi dernier, le souhait de revoir le taux de rendement de ces deux produits, afin d’apporter une réponse aux épargnants, mais aussi aux français en général.
Le livret A pourrait repasser à 1% de taux de rendement à partir de février. Quant au LEP, la Banque de France a évoqué un taux de 2,2%. Alors, répondre à la grogne des français sur le pouvoir d’achat, c’est sans doute un des buts de cette volonté, mais il faut également dire que le gouvernement et toutes les instances ont pu remarquer comment (et combien) les français ont pu épargner pendant la crise, notamment pendant les périodes de confinement. Cela se chiffre en milliards d’euros.
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Pourquoi les français sont de plus en plus nombreux à épargner ?
Leur proposer un taux de rendement encore plus intéressant peut lever les freins de certains et surtout toucher d’autres franges de la population, car pendant la pandémie, ce sont surtout les français ayant un revenu médian et les plus aisés qui ont pu mettre de côté. Sur leurs différents Livrets A, les épargnants ont déposés 5,5 milliards d’euros. Par rapport à la même période, en avril 2019, cela représente donc le triple de ce que l’on a pu observer en termes de collecte. Pareil pour le LDDS ; un autre livret qui remporte un beau succès.
Selon Philippe Crevel, le Directeur du Cercle de l’Epargne, ces chiffres record s’expliquent par la peur des français face à la situation. Ils souhaitaient ; ne sachant pas de quoi demain serait fait ; se créer une épargne de précaution. Il parle donc dans ce cas « d’épargne de contrainte » . Mais il ne faut oublier non plus que la consommation habituelle à cette période a été freinée d’environ 40%. Une excellente raison d’utiliser son argent à bon escient, pour parer aux imprévus.
Pour autant, tout n’est pas imputable à la crise sanitaire, car Philippe Crevel remarque que les français épargnent plus massivement depuis 2018. Cela a commencé avec la crise des Gilets Jaunes. Inflation, peur de la perte de l’emploi, mais aussi projet de la réforme des retraites sont des raisons qui expliquent pourquoi les français mettent de l’argent de côté, plus que de coutume, depuis 18 mois.
En remettant sur le devant de la scène les deux produits phares de l’épargne que sont le LEP et le Livret A, la Banque de France ne se trompe pas.
