2023 a également vu une augmentation de 15% des revenus, à 35,4 milliards d’euros, grâce à une croissance à deux chiffres du nombre de passagers à 123 millions (en hausse de 20%). L’effet grève va toutefois entraîner une baisse des estimations pour le premier trimestre 2024, une nouvelle que la Bourse a accueillie en faisant chuter le cours de l’action Lufthansa de près de 3% à l’ouverture de la séance, à 6,98 euros. “Au premier trimestre, la perte de l’ebit ajusté devrait être supérieure à celle de l’année précédente, en raison de l’impact des grèves sur le résultat et d’une baisse du résultat de la division Logistique, qui au premier trimestre de l’année précédente avait pourtant bénéficié de manière significative de l’évolution exceptionnellement forte du marché du fret aérien en lien avec la pandémie de coronavirus”, explique-t-on chez Lufthansa.
Le retour du dividende
Ces chiffres ont incité le PDG Carsten Spohr à réintroduire le dividende, qui avait disparu depuis 2019, avant la crise du Covid 19. Les actionnaires recevront un coupon de 0,30 euro par action. “Le groupe Lufthansa a retrouvé sa solidité financière. Ce succès profite à tous. Nous voulons verser un dividende à nos actionnaires pour la première fois depuis 2019”, a déclaré Spohr. La restitution du coupon sera proposée lors de l’assemblée générale annuelle du 7 mai 2024. Le dividende de 0,3 euro correspond à un rendement d’environ 4 % sur le cours moyen de l’action à la fin de 2023. Le paiement proposé suit la politique de distribution de 20 à 40 pour cent des bénéfices aux actionnaires.
Diminution de l’endettement grâce aux liquidités
Le dirigeant a également annoncé des investissements de 4,5 milliards d’euros pour l’achat de nouveaux avions. “Dans le cadre de la plus grande modernisation de flotte de notre histoire, nous prévoyons de prendre livraison d’au moins 30 nouveaux avions cette année, dont une vingtaine de long-courriers pour Lufthansa, un autre record.”
Dans l’ensemble, la société a généré un flux de trésorerie disponible ajusté de 1,8 milliard d’euros, ce qui a permis de ramener la dette nette à 5,7 milliards d’euros, contre 6,9 milliards d’euros en 2022, soit environ 1 milliard d’euros de moins que le niveau d’avant la crise.
Des bénéfices pour toutes les sociétés du groupe
En ce qui concerne les compagnies aériennes qui font déjà partie du groupe, elles ont toutes enregistré des résultats en hausse, le nombre de vols proposés ayant augmenté de 14 % pour atteindre 946 000. Le coefficient d’occupation, qui enregistre le taux de remplissage des sièges, s’est amélioré pour retrouver son niveau d’avant la crise à environ 83% (+3%).
Pour la première fois, toutes les filiales de transport de passagers ont enregistré un bénéfice d’exploitation, en particulier Swiss, Austrian Airlines, Brussels Airlines et Eurowings. Le bénéfice d’exploitation total s’est élevé à 2 milliards d’euros, contre – 300 millions d’euros en 2022. L’augmentation est principalement due à une demande toujours forte dans le segment des voyages d’agrément, en particulier dans les classes premium et pendant l’été record. Les voyages d’affaires ont continué à se redresser à un rythme plus lent.