Une série de tests avant les échanges de monnaie digitale
Adieu, l’argent physique ? Nous avions déjà évoqué cette possibilité dans un futur plus ou moins proche, il y a quelques mois. Les transactions en numérique touchaient uniquement les banques commerciales, mais la BCE souhaite les ouvrir aux entreprises et aux ménages. Elles veulent apporter une réponse concurrentielle à Facebook ou d’autres pays comme la Chine ou les Etats-Unis, qui, tous, ont déjà émis l’idée de mettre cela en place rapidement.
Neuf expérimentations ; entamées donc en 2019 ; viennent de se terminer avec succès selon la Banque de France. Une telle mise en place n’est pas aisée, car il faut vérifier que les opérations entre les différentes plateformes bancaires se passent bien. Il faut être capable de faire avec cette monnaie dématérialisée les mêmes choses qu’avec de l’argent physique.
La phase de test est loin d’être terminée, avec comme prémisse encore, le fait de voir si ces opérations, effectuées de façon transfrontières sont tout autant efficaces.
Euro numérique : trouver un moyen terme, la gageure des banques
Peut-on utiliser une telle monnaie dans les échanges d’actifs financiers, à quelle vitesse et quels pourraient être les risques ? C’est là tout l’enjeu et il s’agit bien entendu d’être sûr de soi, avant de permettre aux particuliers de payer et d’effectuer leurs transactions avec la MNBC. Car c’est un des buts de ces tests.
Avant cela, les banques doivent surtout vérifier si les particuliers sont intéressés par un Euro numérique ou s’ils sont encore trop attachés, pour l’instant, à tout ce qui est tangible. Personne, aujourd’hui, ne peut nier l’importance qu’ont pu prendre les monnaies digitales. Nombreux sont les français qui investissent même dans ces monnaies virtuelles ; que ce soit le Bitcoin ou d’autres nouvelles monnaies qui apparaissent constamment, espérant faire fortune.
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La technologie de la Blockchain qui permet des échanges décentralisés et que l’on ne peut pas falsifier fait partie de ce qui peut plaire à un investisseur. Pour autant, est-ce que les français sont prêts à recevoir leur salaire en euros numériques ? Cela reste encore à prouver.
Pourtant, n’est-ce pas déjà le futur en marche ? Nous avions également évoqué le fait que l’argent papier et la monnaie étaient de plus en plus mis de côté. Cela s’est intensifié, bien entendu, pendant la crise sanitaire où l’on recommandait aux consommateurs de favoriser le paiement sans contact et le paiement par carte bancaire. Cela représentait déjà, à l’époque, une alternative à l’argent physique tout comme le chèque qui est en train de connaitre ses dernières années sans doute.
Quels sont les risques ?
La transition sera peut-être un peu plus difficile, pour certaines personnes. Il faudra sans doute que les banques fassent preuve de pédagogie. Donner les preuves que cet euro numérique peut être bénéfique, avec des arguments de poids (transactions plus rapides car il n’y a pas de règlement interbancaire, par exemple) est sans doute le meilleur moyen de le faire.
Car si les français savent ce qu’est le Bitcoin, cela reste pour beaucoup, un univers exotique dans lequel ils n’envisagent pas de s’aventurer et il faudra faire tomber les réticences. Autre gageure, pour les banques : éviter que les consommateurs s’emballent trop pour l’idée, au contraire, du fait de leur méfiance pour le système bancaire. Eviter aussi qu’ils aient envie de convertir leur compte courants en monnaie digitale ; ce qui représenterait un danger pour les établissements bancaires.
Faudra-t-il imposer une limite de possession ou encore émettre des taux d’intérêts punitifs en cas de dépôt trop important ? C’est la tendance qui se dessine, même si tout est encore à faire.