Le rapport souligne que la stagnation industrielle dans les pays avancés et l’affaiblissement de la demande chinoise pèsent sur la base industrielle de l’Allemagne, qui est au cœur de la croissance de la zone euro au sens large. Tous ces éléments ne sont pas des signes positifs pour l’Europe dans son ensemble.
L’Allemagne en difficulté : nouvelles données
L’indicateur des attentes de l’institut Ifo, basé à Munich, est tombé à 83,6 en juin, contre 88,3 le mois précédent. Ce résultat est bien pire que ce qu’attendaient les économistes interrogés par l’agence Bloomberg. Il a également baissé en tant que mesure des conditions actuelles.
“La faiblesse du secteur manufacturier entraîne l’économie allemande dans des eaux troubles“, a déclaré Clemens Fuest, président de l’Ifo.
Le ministère de l’économie du pays a souligné ce mois-ci que le secteur manufacturier n’avait pas encore connu de “reprise notable”, après une chute qui a également entraîné le reste de la région dans la récession. La Bundesbank prévoit une contraction globale de 0,3 % cette année. Confirmant ce tableau, une enquête auprès des directeurs d’achat publiée vendredi a montré que l’activité économique allemande a perdu beaucoup plus de vigueur que prévu en juin, sous l’effet d’un ralentissement dans les services et d’une faiblesse persistante dans les usines.
De plus, les 400 points de base de resserrement de la Banque centrale européenne risquent de freiner de plus en plus l’expansion au fil des mois.
Le chef de la Bundesbank, Joachim Nagel, a indiqué qu’il accueillerait favorablement un mouvement supplémentaire d’un quart de point en plus de celui déjà prévu pour juillet, car l’inflation reste faible. La croissance des prix en Allemagne a probablement augmenté à nouveau en juin, par rapport à l’été dernier, lorsque la prime pour les transports publics a été présentée. Cette tendance pourrait contraster avec ce qui se passe dans d’autres pays où les prix devraient baisser selon les données qui seront publiées en fin de semaine.
Les perspectives d’inflation de l’Allemagne semblent également moins favorables que celles du reste de la région. Alors que les projections de la BCE de ce mois-ci indiquent un ralentissement de l’inflation à une moyenne de 2,2 % en 2025, l’estimation de la Bundesbank pour sa propre économie est de 2,7 %.
Si l’on additionne tous les signes, le résultat n’est guère encourageant : l’Allemagne reste au bord de la récession et, avec elle, c’est toute l’Europe qui est en jeu.