En 2024, le marché mondial des obligations vertes atteindra un volume total de 3,5 billions de dollars, soit 3 500 milliards de dollars. C’est la Climate Bond Initiative, l’organisme de la Banque mondiale qui promeut et suit les émissions, qui a franchi cette étape quelques semaines avant la fin de l’année.

À la mi-décembre, en effet, la barre des obligations en circulation était déjà passée à 3 486 milliards de dollars. On estime que les obligations vertes qui doivent encore être placées et enregistrées en décembre 2024 seront au moins deux fois plus importantes que celles de la mi-décembre, soit environ 13,6 milliards.

Le total de l’année, quant à lui, a déjà atteint 656 milliards de dollars. Le dépassement de 2023 a donc déjà largement eu lieu. L’année dernière, en fait, avait plus ou moins égalé les chiffres de 2021 avec 588 milliards de dollars placés, mais comme le souligne la Climate Bond Initiative, la primauté des nouvelles émissions vertes revient déjà à 2024.

Des chiffres plus élevés que prévu

« Le marché des obligations vertes est en passe de clôturer une année record en 2024, avec des niveaux supérieurs aux attentes », confirme Ronald Van Steenweghen, gestionnaire de titres à revenu fixe chez DPAM. « Le label des obligations vertes continue de maintenir sa réputation de classe d’actifs de haute qualité, à la fois parmi les investisseurs et les émetteurs. Récemment, les émetteurs des secteurs à forte intensité d’émissions ayant réalisé d’importants investissements verts ont de plus en plus préféré les obligations vertes aux obligations liées au développement durable ».

« Une grande transparence, un engagement proactif des investisseurs et un alignement sur des actions crédibles à zéro émission semblent essentiels pour surmonter le scepticisme du marché. » En outre, souligne M. Van Steenweghen, si les énergies renouvelables et les bâtiments écologiques restent les principales destinations des recettes, nous observons l’émergence d’une allocation de capitaux à des projets de gestion durable de l’eau et à des projets axés sur la biodiversité, ce qui diversifie encore les investissements en obligations vertes.

Estimations pour 2025

Les perspectives restent également optimistes pour 2025. « L’impact du changement climatique étant de plus en plus évident et les banques centrales du monde entier réduisant leurs taux, nous nous attendons à une nouvelle année faste pour les obligations vertes », explique Christina Bastin, responsable de l’équipe de crédit asiatique de Man Group.

« Les investisseurs devront naviguer entre des approches très différentes des politiques environnementales et des stratégies de marché des principaux émetteurs, l’Europe, la Chine et les États-Unis. » Si la Chine est en tête, « l’Europe reste un pilier de l’émission d’obligations vertes, représentant la moitié du marché mondial ».

D’ici 2026, souligne M. Bastin, l’Esma (Autorité européenne des marchés financiers) exigera que toutes les émissions d’obligations vertes fassent l’objet d’une notation externe, soulignant ainsi le leadership de l’Europe en matière de finance durable et son attachement à des normes environnementales strictes.

Pour les investisseurs, cela signifie que le marché des obligations vertes, qui est appelé à se développer, sera de plus en plus caractérisé par des stratégies géographiques distinctes. Alors que la Chine et l’Europe affirment leur engagement, les investisseurs aux États-Unis devront trouver un équilibre entre la rhétorique officielle et les pratiques sur le terrain.