Que démontre l’étude de projection de l’OFCE ?
L’organisme se base sur le cadre budgétaire mais aussi sur la macroéconomie pour établir ses prévisions. Selon l’OFCE, le taux de chômage, l’année prochaine et en 2024 serait de 8% pour amorcer une légère baisse en 2027 avec 7.5%. Comment expliquer une telle disparité entre ce que prévoit Emmanuel Macron et l’étude de l’OFCE ? Éric Heyer, le directeur du département analyse et prévision estime que la « productivité et la durée du travail ne sont revenues à leur niveau d’avant crise ».
Dans sa réforme du travail, le Président Macron entend déjà faire fusionner plusieurs acteurs du marché, pour que Pôle Emploi (ex ANPE) soit désormais France Travail. Une réforme qui se révèle compliquée à mettre en œuvre déjà et dont rien ne garantit le succès car chaque acteur qu’il entend mettre dans une seule entité est spécialisé dans un domaine bien précis, même si on parle toujours de travail.
Avoir un opérateur unique n’est pas forcément la réponse à tout, surtout si l’on entend lisser les pratiques. Même si l’OFCE ne peut pas savoir quelles seront les retombées de la réforme de l’assurance chômage, réformer en profondeur les institutions n’apporte pas forcément la création d’emplois qui est ici escomptée par le Gouvernement.
L’OFCE analyse aussi que parmi les 750 000 emplois qui ont été créés en un an (2019-2020), 400 000 étaient des emplois d’apprentis, avec la promesse du gouvernement aux entreprises d’obtenir des aides financières de l’Etat. Cela a fonctionné, sans doute, mais il ne faudra plus compter sur l’apprentissage dans le cadre de ce futur plein emploi car le plafond au niveau des aides sera atteint et qu’il faut également faire face à la dette et au déficit public.
Déficit et PIB : quelles prévisions pour 2027 selon l’OFCE ?
Les chiffres là encore divergent. Le gouvernement espère atteindre 5% de déficit public à la fin de cette année alors que ceux avancés par l’Observatoire parlent plutôt de 5,5% pour descendre à 3,7% en 2027. Cela serait normal, selon l’Observatoire, car le Gouvernement ne va plus apporter son soutien budgétaire à l’économie comme il a pu le faire pendant la crise épidémique ou même face à celle de l’énergie. Le célère « quoi qu’il en coûte » a effectivement coûté aux comptes publics (2,6% de PIB cette année).
Même si le PIB va certainement connaitre une hausse cette année (2,4%), il ne faudrait compter que sur une hausse plus marginale pendant les dernières années du quinquennat du Président Macron.
Pourtant, même si les chiffres avancés par l’OFCE sont selon eux corrects, ils sont à considérer dans le prisme de l’évolution de la guerre qui fait rage entre la Russie et l’Ukraine et autre aléas internationaux. Tout cela peut avoir une incidence à court ou moyen terme sur ces données chiffrées et les rendre incorrectes, tout comme cela mettrait à mal les prévisions du Gouvernement.
Vous êtes demandeur d’emploi et recherchez des informations sur l’actualisation Pôle Emploi à effectuer tous les mois ? Quel est le calendrier ou la date limite ? Visitez notre guide !