Déjà de très nombreuses victimes
Certains secteurs sont en tension. C’est notamment le cas de la tech où les profils recherchés sont nombreux et variés. Rien d’étonnant, en somme, que d’être contacté pour un emploi quand on recherche dans ce domaine. La fiche de poste est parfaite et correspond aux attentes. De quoi s’imaginer être sorti du chômage, après un licenciement économique, ou avoir trouvé le premier poste idéal.
Bien entendu, de l’autre côté de l’écran, aucun recruteur, mais bien des arnaqueurs qui utilisent des réseaux sociaux professionnels connus et reconnus pour commettre leurs méfaits.
Depuis quelques mois, rien que sur un site, plus d’une centaine de personnes s’est ainsi fait avoir, donnant ; à ce qu’elles pensaient un futur employeur ; des données personnelles très sensibles. Car c’est exactement le but de ces arnaques à l’emploi, afin de les utiliser par la suite. Pour les demandeurs d’emploi ou les personnes qui souhaitent changer de poste, la chute est vertigineuse. Certaines personnes, sûres d’avoir décroché le poste de leur vie n’ont pas hésité à fêter leur embauche, pour un désenchantement rapide.
Des offres d’emploi alléchantes
Les français, depuis les confinements, ont été nombreux à remettre leur vie professionnelle en perspective. Conditions de travail, salaire attractif sont autant de points qu’ils attendent désormais de leur futur emploi et les escrocs l’ont bien compris.
L’offre d’emploi ainsi rédigée donne clairement envie d’y répondre favorablement. Pourquoi se méfier d’ailleurs, puisque les candidats, en cherchant un peu sur les registres du commerce trouvent les mêmes informations sur l’entreprise. L’annonce semble tout à fait réelle.
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S’ils ont pu trouver ces informations, les escrocs l’ont fait bien avant eux, dans le but de leur extorquer des données personnelles, dont certaines sensibles. L’arnaque va plus loin car les personnes qui postulent se voient proposer un entretien téléphonique. Ce qui pourrait étonner, sans doute, c’est que la personne au bout du fil, même si elle a pris quelques renseignements sur le marché et sait par exemple parler de la concurrence, reste relativement évasive, quand il s’agit d’évoquer les aspects techniques du poste.
Cela pourrait alarmer, mais qui a envie de rompre le charme, dans ces cas-là, heureux à l’idée d’avoir bientôt un poste intéressant et bien rémunéré ? Même quand les candidats sont sans véritable expérience, une réponse toute faite leur est donnée et elle est malheureusement plausible. Le marché étant en tension, l’entreprise recrute des personnes motivées, quitte à proposer par la suite une formation en interne.
Après ce coup de fil plein de promesses, arrive le courrier de confirmation d’embauche accompagné d’un faux contrat de CDI. Pour le signer et finaliser l’embauche sont demandés divers documents comme le numéro de sécurité sociale, une copie de la carte d’identité ou encore un RIB pour envoyer le futur salaire. Rien qui sorte encore de l’ordinaire, lors d’une embauche classique. En outre, contrairement à certaines arnaques, notamment par mail, les échanges sont élaborés, les courriers exempts de faute et bien avec le logo de l’entreprise.
Comment les personnes flouées se rendent-elles compte de ce qui se passe ? Dans certains cas, avant de se déplacer pour un rendez-vous fictif. Car les boites dont on a usurpé l’identité reçoivent des appels de candidats espérant des renseignements complémentaires (ce qui les sauve).
Des conséquences parfois graves pour les candidats malheureux
L’entreprise Kwantic a fait partie des entreprises dont les escrocs se sont servis pour élaborer leur arnaque. Le patron s’en désole car il explique que les conséquences sont plurielles et souvent plus graves qu’on ne le pense. Bien entendu, il y a l’utilisation de données personnelles et il faudra donc que les personnes soient vigilantes, pour ne pas se voir vider leur compte bancaire. Mais cela va plus loin.
Face à ces annonces si parfaites, certaines personnes ont démissionné de leur ancien poste. Des personnes ayant des enfants à charge et peut-être des crédits à rembourser. Se retrouvant sans emploi, du jour au lendemain, avec toutes les conséquences que cela implique.
En outre, comme les informations ont été données volontairement, difficile de porter plainte auprès de la banque, en cas de souscription de crédit, par exemple ou d’argent retiré. Linkedin, le Bon Coin et Indeed sont autant d’endroits où ces arnaques sont en train de fleurir depuis quelques semaines.
Ces réseaux sociaux professionnels mettent tout en œuvre pour repérer et supprimer les offres d’emploi qui ne répondent pas à des normes bien précises. Mais ne le font qu’à postériori de la publication, avec un délai de retard préjudiciable. Cela laisse le temps aux escrocs de toucher à chaque fois quelques personnes….