Mais ces derniers mois, d’autres grands noms de l’édition américaine et mondiale – du Monde au Financial Times, d’Axel Springer à l’Associated Press – ont décidé de conclure un contrat pour permettre à ChatGpt, contre rémunération, d’utiliser leur contenu.
ChatGpt-News Corp : l’accord à 250 millions
Dans le cas de News Corp., l’accord avec le diable pourrait rapporter plus de 250 millions de dollars sur cinq ans. En contrepartie, OpenAI aura accès aux articles et archives du Wall Street Journal et des autres journaux du groupe, dans lesquels elle pourra puiser pour générer des réponses aux questions des utilisateurs.
“Le pacte reconnaît que la qualité du journalisme est primordiale”, a commenté le PDG de News Corp, Robert Thomson, dans un mémo envoyé aux employés mercredi 23 mai. Bien sûr, en pensant que l’accord concerne le premier journal financier du monde, on ne peut s’empêcher de penser à l’avertissement lancé la semaine dernière par la BCE sur le risque que « l’adoption généralisée de l’IA puisse pousser les acteurs financiers vers un effet grégaire et augmenter les corrélations sur les marchés ».
La contrepartie financière des autres accords n’est pas connue, même si certaines rumeurs circulent. Le partenariat avec Axel Springer, par exemple, impliquerait selon Bloomberg un paiement de plusieurs dizaines de millions d’euros à l’éditeur de Bild et Politico. En général, l’offre d’OpenAI partirait d’une base comprise entre 1 et 5 millions de dollars pour une licence annuelle, selon The Information. D’autres entreprises seraient en revanche plus généreuses avec les journaux. Apple, notamment, serait prêt à payer jusqu’à 50 millions selon le New York Times.
Le New York Times en justice
Le New York Times a cependant fait un choix radicalement différent et a poursuivi en décembre dernier OpenAI et Microsoft, qui avaient financé la société de Sam Altman à hauteur d’environ 13 milliards de dollars. Le journal affirme que le Chatbot de M. Altman utilise ses articles pour s’entraîner et générer des réponses, créant ainsi des textes qui concurrencent le New York Times lui-même et lui portent préjudice.
Le procès est toujours en cours à New York et son issue donnera probablement le ton, mais en attendant, les éditeurs continuent d’affluer de plus en plus nombreux au tribunal d’Altman.