Après que les indices PMI ont signalé une timide reprise de l’économie de la zone euro, les projecteurs des investisseurs seront braqués sur les données relatives au produit intérieur brut des différents pays et de l’ensemble de l’Union. Avant la première baisse de taux de la Banque Centrale Européenne en juin, les marchés veulent savoir si le tissu économique de la zone euro peut enfin renouer avec la croissance au premier semestre de l’année. Après les données individuelles des pays, le PIB trimestriel de l’ensemble du bloc est attendu.

La demande intérieure tire à nouveau le PIB français

Après plusieurs mois de quasi-stagnation, l’activité économique en France a montré les premiers signes de reprise. Au premier trimestre de l’année, le produit intérieur brut de la France a augmenté de 0,2 %, après +0,1 % au trimestre précédent. Selon les premiers calculs de l’institut statistique français, la demande intérieure, hors stocks, a renoué avec la croissance et a contribué positivement à l’évolution du PIB ce trimestre, grâce à une accélération de la consommation des ménages (+0,4 %) et à un rebond de la formation brute de capital fixe (+0,3 %). En revanche, la contribution du commerce extérieur à la croissance a été nulle.

Cette croissance de 0,2 % ne modifie cependant pas la trajectoire de l’économie française au premier semestre : le gain de croissance à mi-année s’établirait à 0,5 point, selon l’Insee (Institut français de la statistique). Au vu de ces chiffres, l’objectif du gouvernement d’une croissance de 1 % cette année semble difficile à atteindre. Pour atteindre ce chiffre, la reprise de l’activité devra être forte et rapide : la croissance est attendue à un rythme trimestriel de 0,7 % au second semestre. Un niveau que les experts estiment aujourd’hui hors de portée.

En Allemagne, le PIB redevient positif

En Allemagne, le PIB redevient positif, avec une croissance de 0,2 % au premier trimestre 2024 par rapport au quatrième trimestre 2023, après correction des prix, des variations saisonnières et calendaires. Destatis, l’Office fédéral allemand des statistiques, révise à la baisse son estimation pour le quatrième trimestre 2023 (-0,5 %) par rapport au trimestre précédent (précédemment : -0,3 %). Par rapport au premier trimestre 2023, la croissance a diminué de 0,2 %.

Le bureau du statisticien a expliqué que cette croissance modeste était due à une augmentation de la formation brute de capital fixe dans le secteur de la construction et des exportations. En revanche, les dépenses de consommation finale des ménages ont diminué.

L’Espagne continue de croître au-delà des attentes

Selon les données fournies par l’Institut national de la statistique (INE), le produit intérieur brut national s’est accéléré et a augmenté de 0,7 % (les prévisions étaient de +0,5 %) sur une base trimestrielle au cours des premiers mois de 2024. Il s’agit de la plus forte augmentation du PIB espagnol depuis le deuxième trimestre 2022, lorsque l’économie avait progressé de 2,4 % sur une base trimestrielle. Il est clair que l’instabilité politique n’a pas d’impact négatif sur l’économie espagnole.

L’économie italienne s’accélère au premier trimestre

Au premier trimestre 2024, le produit intérieur brut de l’Italie, corrigé des effets calendaires et saisonniers, a augmenté de 0,3% par rapport au trimestre précédent et de 0,6% en termes tendanciels. C’est l’estimation publiée par l’Istat, qui explique “qu’il s’agit de la troisième variation positive, après la baisse enregistrée au deuxième trimestre 2023”.

Le premier trimestre 2024 a compté trois jours ouvrables de plus que le trimestre précédent et le même nombre de jours ouvrables que le premier trimestre 2023. L’évolution de l’économie reflète une augmentation de la valeur ajoutée dans tous les secteurs : agriculture, sylviculture et pêche, industrie et services. Du côté de la demande, il y a une contribution négative de la composante intérieure (avant stocks) et une contribution positive de la composante extérieure nette. La variation acquise pour 2024 est de +0,5%. La croissance acquise est la croissance annuelle qui serait atteinte s’il n’y avait pas de changement économique au cours des trimestres restants de l’année.