Des difficultés qui perdurent depuis un an
Un an. Le temps semble long quand les carnets de commandes sont pleins et que les clients s’impatientent, faute de main d’œuvre pour les réaliser. Pourtant, ce problème touche de nombreux secteurs. Certains sont connus pour cette difficulté, à l’instar de l’hôtellerie restauration ou encore de la santé ; ce qui s’est beaucoup fait ressentir lors de la crise du Covid-19. Pour autant, on sait peut-être moins que l’action sociale, le transport de voyageurs et de marchandises sont également concernés.
Même si le Gouvernement sait que le Pôle Emploi travaille dans ce sens, il lui est demandé de mettre en œuvre le plan Tensions pour cibler toutes les personnes qui sont au chômage qui correspondent aux profils souhaités, leur faire passer une formation au besoin et faciliter la rencontre avec les employeurs. Le Ministre du Travail Olivier Dussopt, n’a pourtant pas que ce plan en tête pour remédier à la situation et apparemment d’autres actions seront prochainement mises en œuvre pour que la tension dans ces métiers diminue.
Si les secteurs évoqués plus haut sont très génériques, ce sont en fait 23 métiers qui sont ainsi ciblés ; sachant que dans certaines régions les besoins peuvent être un peu différents. Il sera alors possible de nuancer les actions pour y répondre.
Le Pôle Emploi qui n’a pas souhaité commenter la mise en place de ce nouveau plan ; et donc cette somme de travail supplémentaire pour tous les agents ; doit donc éplucher les profils de tous les candidats pour constituer un vivier dans lequel les entreprises pourront piocher, en fonction de leurs besoins.
Même si les personnes cibles sont relativement nombreuses, le Gouvernement entend privilégier les demandeurs d’emploi de moins de trois mois et ce, parce qu’ils sont moins éloignés de l’emploi que ne peuvent l’être les DELD (Demandeurs d’Emploi de Longue Durée). Convoquées au Pôle Emploi, ces personnes (on estime qu’il y aurait plus de 218 000 personnes qui pourraient correspondre potentiellement aux quelques 83 000 offres d’emplois postées dans la restauration et restées lettre morte), vont être interrogées sur leur souhait de continuer à travailler dans ce secteur. Charge au Pôle Emploi de vérifier si une formation ou une adaptation est nécessaire si le candidat à l’emploi correspond.
Dès octobre, ce plan sera présenté aux entreprises, via une communication, pour qu’elles ne se sentent plus seules face à leurs problèmes de recrutement. En parallèle, le Gouvernement n’abandonne pas l’idée d’une réforme de l’assurance-chômage.
Un plan voué à l’échec selon les syndicats et certaines études ?
Pour la CGT, ces actions plurielles qu’annonce le Ministre du Travail, sous l’égide du Président visent à arriver au plein emploi annoncé par Emmanuel Macron pour la fin de son quinquennat. Le Président veut se donner les moyens de réussir, en mobilisant jusqu’à 2 000 conseillers Pôle Emploi dans le but de partir à la recherche du candidat idéal, pour chaque poste.
Pourtant, selon les syndicats ; ce qu’appuient les résultats de certaines études et enquêtes ; ce plan serait en partie voué à l’échec car il ne prend pas en considération le nouvel état d’esprit des demandeurs d’emploi et des salariés. Comme nous avons pu nous en fait l’écho à travers différents articles, il est indéniable que le monde de travail est en train d’opérer une mue. Certains jeunes ne veulent pas travailler dans les conditions qu’on leur propose actuellement, bien souvent ralliés par des personnes plus mures qui ont expérimenté parfois pendant des années ces méthodes.
A l’heure de la grande démission et de la démission silencieuse, ne pas prendre en considération les aspirations des français (meilleur salaire, meilleures conditions de, qualité du management ou encore la réputation de l’entreprise) serait donc une erreur. Pôle Emploi a rédigé une note en ce sens, puisque ce travail (faciliter la rencontre entre un profil et une entreprise), elle le fait déjà. Pourtant, il est clair que cela ne fonctionne pas puisque certaines offres restent plus de 30 jours sans réponse.
Dans ce mémo, l’organisme rappelle que les services déconcentrés de l’Etat (DREETS), peuvent financer une prestation de conseil RH. Une façon de rappeler que les entreprises ont aussi un rôle à jouer et qu’elles doivent peut-être revoir leurs pratiques, pour pouvoir attirer des candidats.