Cette décision reflète la nécessité d’obtenir davantage d’informations à des fins de prévention, plutôt que de signaler de réelles inquiétudes pour le secteur. Toutefois, la nécessité d’adopter des règles différentes pour contrôler les liquidités est le signe d’une alerte de la BCE à l’égard des banques.
Davantage de contrôles sur les liquidités bancaires
La BCE propose d’exiger des prêteurs qu’ils communiquent chaque semaine des données sur leurs réserves de liquidités, en ventilant les financements par échéance et par type de client, selon les dernières informations en provenance de Francfort.
Les faillites bancaires de cette année ont montré à quelle vitesse les banques peuvent être ébranlées si un changement soudain de sentiment incite les clients à retirer leurs dépôts. Les régulateurs européens se demandent maintenant s’ils ont accordé suffisamment d’attention aux risques de liquidité et renforcent la surveillance pour tenter de combler les lacunes perçues dans la gestion des établissements de crédit.
L’accent mis par la BCE sur l’échéance et le type de client découle des événements survenus au Crédit suisse et à la SVB, qui ont montré que les gros dépôts à vue non assurés sont particulièrement volatils. En effet, les déposants non assurés sont beaucoup plus susceptibles de perdre leur argent en cas de faillite bancaire que les déposants assurés, ce qui les incite à se retirer même lorsque les signaux de stress sont encore faibles.
Cet exercice aiderait la BCE à décider s’il convient de soumettre certaines banques à des exigences plus strictes en matière de liquidités. Plusieurs régulateurs de haut niveau ont publiquement appelé à relever la barre du ratio de couverture des liquidités pour les entreprises surexposées.
Pour rappel, le ratio de couverture des liquidités (LCR) mesure les actifs liquides de haute qualité d’un prêteur en proportion des sorties de fonds auxquelles il s’attendrait en 30 jours de tensions. Toutes les banques européennes sont tenues de maintenir ce ratio au-dessus de 100 %, et les grands prêteurs ont tendance à publier ce chiffre sur une base trimestrielle.
Banques et hausse des taux de la BCE à 4,0 % : quel impact ?
Bien que les réflexions n’en soient qu’à leur début, les régulateurs examinent également dans quelle mesure ils peuvent limiter la dépendance des établissements de crédit à l’égard de certaines sources de financement jugées volatiles, selon les rumeurs.
Il ne s’agit pas d’une alarme pour la BCE, mais d’une alerte afin d’éviter des rebondissements sur la solidité des banques.