Télétravail : une acceptation massive de la part des salariés
Il a été testé avec méfiance aux débuts. Difficile, quand on a l’habitude de se rendre au travail, de rompre avec son quotidien, de se mettre derrière un ordinateur chez soi et de tout faire à domicile. Pourtant, notamment à cause des confinements, les français ont bien dû s’y faire, tout comme les entreprises.
Cela a permis une certaine prise de conscience : il est possible de travailler de chez soi, de voir plus longtemps ses enfants, parce que le temps de travail pour se rendre dans les entreprises n’est plus à prendre en compte. Quand on voit le prix du carburant à la pompe, pour ceux qui prenaient leur voiture, il y a de quoi s’en réjouir au niveau financier.
Pour ceux qui prennent les transports en commun, ils ne sont plus tributaires des pannes, des grèves, des retards, des changements : un soulagement. A tel point que cette situation d’urgence est devenue, elle aussi, une routine. Une routine agréable et à laquelle les français comme d’autres européens n’entendent pas renoncer. Une étude a été menée dans 7 pays dans le monde, à ce sujet par le cabinet BCG. Les résultats à ce sujet sont relativement édifiants.
Emplois qui ne pourraient pas devenir télétravaillables : la grande remise en question
Car si l’on parle beaucoup du télétravail, il reste des emplois qui ne sont pas, par leur nature, télétravaillables. Or, cette étude prouve que les personnes qui sont concernées, pensent que leur emploi manque de perspective d’évolution. En outre, conscientes des bénéfices à travailler de chez soi, elles veulent les mêmes privilèges.
C’est pourquoi 37% des personnes interrogées envisagent de quitter ce type d’emploi salarié dans les six mois pour se tourner vers une autre voie. Parmi ce pourcentage, 34% de français. Un peu plus d’un tiers, ce n’est quand même pas la moitié pourraient se rassurer les patrons. Pourtant, les métiers dont il est question (production industrielle, la distribution consommation…) représentent jusqu’à 75% de la masse salariale ; ce qui change considérablement la donne.
Il est pourtant bon de noter que tous les secteurs pourtant sont concernés par cette vague de « grande démission » ; comme on appelle le phénomène. Si les 58-65 ans sont plus réticents à l’idée de démissionner ; ce n’est qu’à cause des difficultés qu’ils éprouveraient à retrouver un emploi du fait de leur âge, mais ils y pensent. Par contre, les 18-24 ans sont les plus motivés pour partir.
Si le manque de perspective et d’évolution fait partie des causes invoquées, ce n’est pas la seule, loin s’en faut et le salaire, désormais passe après l’équilibre avec la vie personnelle et l’épanouissement professionnel qui, avec leurs deux pourcentages cumulés atteignent les 37%. Le salaire, quant à lui, n’obtient que 30%. En France, cela est très marqué, contrairement à d’autres pays mondiaux et l’on peut également citer le manque de reconnaissance au travail qui se fait cruellement sentir, avec 15% de récriminations.
Même si ce sont les japonais qui se montrent plus véhéments quant à l’importance de la mise en place du télétravail dans leur vie, les français arrivent en 4ème position. Alors comment les faire rester ? Les critères que tous ces salariés mécontents souhaiteraient voir mettre en place ont été listés. Parmi eux figurent les avantages sociaux, de meilleures relations avec la hiérarchie, des accords de performance, une assurance santé ou encore une indemnité transport. Les chefs d’entreprise ont donc des pistes pour conserver leurs salariés, mais sont-ils prêts à faire ces efforts ?