Catastrophes naturelles : le nouveau pari à relever des cabinets d’assurance
Il est certain qu’un sinistre pour sécheresse est plus difficile à expertiser qu’un dégât des eaux. Une ou plusieurs fissures qui apparaissent suite à des épisodes de chaleur répétées peuvent avoir plusieurs explications, dont une malfaçon lors de la construction. C’est pour cette raison que les cabinets d’assurance ne jouent pas le jeu. Lors de plusieurs articles précédents, nous avions expliqué à quel point les sinistres liés au changement climatique allaient exploser d’ici quelques années. Les cabinets d’assurance sont censés verser une indemnité en cas de problème ; sachant que les catastrophes naturelles font partie des garanties de nombreuses formules.
On pense même qu’à cause de cela, pour pouvoir payer tous ces sinistres, le montant de l’assurance habitation va lui aussi accuser une hausse très importante d’ici quelques temps, même si cela commence déjà crescendo. Mais apparemment, cela ne suffira pas pour compenser les sommes importantes que vont devoir verser les compagnies d’assurance à tous les agriculteurs, mais aussi les particuliers qui vont eux aussi, désormais, être impactés.
Après un sinistre, il convient de faire des photos, d’appeler son assureur pour qu’il fasse venir un expert. Celui-ci prend acte des dégâts occasionnés et fait un rapport pour que le client soit indemnisé. Enfin, cela devrait se passer de cette façon et les clients s’y attendent, puisqu’ils paient pour un risque potentiel tous les mois. Selon un ancien expert, interrogé dans le cadre de l’émission « Cash Investigation », la réalité est toute autre.
Comment se passe réellement une indemnisation pour sinistre selon un ancien expert ?
L’homme a été écœuré par la pratique, à tel point qu’il a démissionné au bout de 7 ans. Il est clair sur le fonctionnement des compagnies d’assurance dans ce type de situations, mais on peut, suite au visionnage de ce programme se demander si la politique n’est pas appliquée pour tous les autres sinistres. Le but est de défendre la compagnie d’assurance à tout prix, au détriment le plus souvent du client. Selon lui, l’expert a pour mission de poser des questions pièges aux personnes sinistrées afin de mettre un doute raisonnable sur la nature et l’origine du sinistre.
Pour le reste, ce sont les journalistes qui sont allés vérifier ses dires sur le terrain, en suivant d’autres experts avec des caméras cachées. Celui qui témoignait semblait dire vrai. On constate que sur 100 dossiers, 80 d’entre eux seront classés sans suite et 20% des sinistrés seulement toucheront une indemnisation. L’ancien expert précise malheureusement que le pourcentage avancé est sans doute trop faible et que l’on parlerait plus de 90 dossiers qui seront refermés ; voire plus, ne laissant aux clients que leurs yeux pour pleurer.
Pourquoi un expert n’est-il pas impartial comme on pourrait l’attendre d’une telle profession ? Tout simplement selon lui pour des histoires d’argent. Il n’est en effet pas payé tant que le dossier est ouvert. De quoi s’inquiéter quand vont arriver les prochains épisodes de sécheresse et de canicule, sachant que désormais (cette année l’a démontré), aucune région de France n’est épargnée par le phénomène.