Beaucoup d’entreprises, lors de la crise sanitaire, ont dû recourir à un prêt, le fameux PGE, mis en place par le gouvernement. Pourtant, alors que c’est le moment de commencer à rembourser, certaines se trouvent encore en difficulté.

Les entreprises demandent un sursis aux établissements bancaires

148 milliards d’euros : c’est, au total, le montant des PGE accordés aux entreprises pour faire face à la crise et quelques 700 000 entreprises y ont eu droit. Pourtant, alors que nous sommes à la moitié de l’année 2022, les banques entendent désormais être remboursées. Si cela ne pose pas de problème à la plus grande majorité d’entre elles ; quelques 3% vont se retrouver à la marge, avec la plus grande difficulté à rembourser ce qu’elles doivent. Un pourcentage anecdotique dont se réjouit la Banque de France.

Elle s’estime confiante quant aux facultés des entreprises à rebondir après un tel bouleversement. Pourtant, dans certains domaines, les entreprises cumulent les problèmes. Certaines doivent composer non seulement avec la crise sanitaire et économique qui a impacté durement leur chiffre d’affaires, mais aussi avec la hausse du prix du carburant, sachant qu’elles avaient du mal encore avec celle du diesel qui date de 2010.

Pareil pour certaines structures de tourisme, de restauration comme Pierre et Vacances. Non seulement les établissements ont été fermés pendant longtemps, qu’il y a eu bon nombre de restrictions, mais à cela s’ajoute maintenant l’inflation et donc la perte du pouvoir d’achat des consommateurs. Beaucoup de français ont dû renoncer à partir en vacances. Pour les hôtels, les restaurants et autres villages vacances ; ce sont autant de problèmes qui se cumulent et qui les empêchent de faire face à leurs dettes.

Envie de changer de banque ? Découvrez tous les avantages des banques en ligne : carte bancaire gratuite, 0 frais de tenue de compte, services mobiles et dématérialisés, service client disponible, etc.

Rembourser ou ne plus pouvoir emprunter : un choix cornélien pour les entreprises françaises

Pour sortir la tête de l’eau beaucoup ont pris le pari (risqué) de demander le maximum autorisé concernant ce PGE ; soit 25% de leur chiffre d’affaires. Mais même pour ceux pour qui il ne s’élève « seulement » qu’à 15%, c’est compliqué, sachant qu’ils continuent pour certains à faire 20% de chiffre d’affaires en moins qu’avant le début de la pandémie. Dans le secteur de l’hôtellerie restauration, 1 structure sur 4 ne sait pas comment elle va faire pour rembourser ce qu’elle doit.

Les conditions de remboursement sont en plus relativement drastiques puisqu’elles n’ont que 4 ans pour rembourser les banques. Des directeurs d’établissements ont pris (encore) le risque de rembourser rapidement, pour ne plus être redevables. Mais selon leur propre aveu, ils n’ont plus aucune marge de manœuvre. S’il arrive quoi que ce soit, cela sera vraiment problématique.

Il est toujours possible ; si l’on peut dire ; de tenter de négocier avec les banques ; pour échelonner le remboursement sur une période plus longue, mais la réponse est lourde de sous-entendus : il ne faudra pas compter sur le fait de pouvoir se faire prêter de l’argent avant quelques années (jusqu’à 5 ans). La Banque de France avoue connaitre ces difficultés, mais rétorque que les banques ne font qu’appliquer ce qui a été décidé au niveau européen.

Faut-il s’inquiéter ? Sans doute car la hausse des prix a une influence sur le carnet de commandes et cela implique un chiffre d’affaires plus bas. Bon nombre de clients retardent ou annulent les commandes car les prix demandés pour certaines prestations ont considérablement augmenté. Comme le constate amèrement François Asselin président de la CPME (Confédération des Petites et Moyennes Entreprises), « si l’activité s’effrite, ça peut être compliqué ».

Si pour l’instant la Banque de France reste encore optimiste quant au nombre d’entreprises qui ne peuvent pas rembourser leurs dettes, il est possible, selon l’aveu de Frédéric Visnovsky, médiateur crédit, que les prévisions soient malheureusement revues à la hausse.