Selon Bank of America, en fait, la crise est à nos portes. Le prix du cuivre a atteint des sommets, avec des contrats à terme à 10 000 dollars à Londres et 5 000 dollars aux États-Unis, pour atteindre 10 750 dollars la tonne en 2025. L’or rouge est en fait utilisé par l’industrie des énergies renouvelables dans les éoliennes, les réseaux électriques et les câbles d’alimentation, ainsi que dans d’autres composants de centres de données.
Une ressource indispensable pour l’avenir
L’IA et l’électrification des économies pourraient donc provoquer une crise dans la chaîne d’approvisionnement du cuivre, dont l’offre est de plus en plus rare et caractérisée par de fortes réductions de production qui limitent sa disponibilité. L’une des causes de cette pénurie semble être l’absence de nouveaux projets miniers. De même, la production d’aluminium a diminué de moitié, alors que la demande continue de croître régulièrement. Dans ce contexte, les prix vont donc fortement augmenter : d’ici 2026, Bank of America prévoit un coût moyen de 12 000 $/mt pour le cuivre et de 3 250 $/mt pour l’aluminium.
Comme toujours dans le cas des matières premières, la Chine est la véritable aiguille dans la balance : la demande des raffineries chinoises est élevée en raison des investissements du pays dans les énergies renouvelables et de son économie décarbonée, qui sert également à approvisionner de nombreux autres pays. Toutefois, Pékin pourrait ralentir ses projets en raison du manque de matières premières, ce qui atténuerait la hausse des prix.
Parmi les métaux des technologies d’avenir, le cuivre reste le principal métal utilisé dans les projets de transition énergétique, avec un rapport offre-demande assez équilibré en 2023.
Pour 2024, Bank of America prévoit cependant un déficit de 324 000 tonnes, qui pourrait plus que doubler d’ici 2026 (-743 000 tonnes prévues). Cela se produira malgré la possible réduction de la demande chinoise, alors que les États-Unis et l’Europe poursuivent la mise en œuvre de projets technologiques et d’infrastructures pour achever la transition énergétique et numérique.
La forte hausse du prix du cuivre est donc un autre élément à prendre en compte dans la réalisation future des datacenters car elle influencera les investissements nécessaires. Le marché de l’immobilier a souvent subi des baisses dues à l’augmentation du coût des matières premières, notamment les hausses dues à la période Covid et à la guerre en Ukraine, mais il sera intéressant de voir comment le secteur des centres de données s’adaptera à la situation ou s’il sera victime de cette crise.