L’alternance se porte bien en France
Formation classique, apprentissage ou alternance ? Quand on est jeune, la question est importante car elle détermine bien plus qu’une orientation scolaire. Alors que pour certains, aller s’asseoir sur les bancs de l’université ou d’une grande école s’avère indispensable pour suivre la voie choisie, d’autres préfèrent les formations quelquefois plus courtes, mais directement en prise avec la réalité de terrain, comme cela peut être le cas avec les deux autres alternatives.
Il y a trois ans, l’alternance permettait aux jeunes d’accéder à l’emploi dans les 12 mois suivant la fin de leur cursus pour 65% d’entre eux. En 2022, ils étaient plus de 70% à trouver un emploi. On ne peut que se féliciter de ce résultat qui s’explique notamment (et certains diraient même beaucoup), par les aides financières auxquelles un chef d’entreprise peut prétendre quand il prend un tel jeune. En effet, il est payé, pour accueillir dans sa structure une personne qui alterne présence dans l’entreprise et formation dans un centre spécialisé.
L’année dernière, ce ne sont pas moins de 837 000 contrats d’apprentissage qui ont été signés conjointement dans le public et le privé, soit une progression de 13,7%.
L’alternance : un contrat tout rose ?
Seule interrogation et elle est légitime : face à cette aide qui est versée et qui facilite l’embauche, les patrons jouent-ils le jeu en ne privilégiant pas uniquement ceux qui sont en train de se former au détriment de ceux qui ont obtenu leur diplôme et sont à la recherche d’un emploi ? Les chiffres semblent montrer que non, puisque depuis 2019, le niveau d’insertion pour ce type de profil est toujours en constante augmentation.
En moyenne, 75% des apprentis qui ont terminé leur cursus trouvent un emploi salarié, 70% si l’on prend en considération les non-diplômés, qui réussissent néanmoins pour beaucoup d’entre eux à s’insérer dans la vie active. Est-ce à dire que l’alternance est la voie royale pour décrocher un emploi ? Alors que le taux d’insertion pour le cursus scolaire classique avoisinait les 41% en 2022, cela interroge. Pourtant, tous les jeunes ne sont pas faits pour l’alternance ou l’apprentissage.
En outre, il faut rester circonspect quand on sait que certains chiffres ne sont plus disponibles depuis 2019 : ceux relatifs aux ruptures prématurées de contrats pour les apprentis. Ils étaient alors 31%. Un pourcentage élevé pour lequel il n’y a pas vraiment d’explication : est-ce que les jeunes, une fois embauchés limitent leurs efforts pensant que le travail leur est acquis ? Ou est-ce que les entreprises profitent du système pour aller piocher l’argent où il se trouve en profitant d’une embauche facile, peu coûteuse et facilement remplaçable ?
Des questions cyniques mais que l’on se doit d’avoir en tête alors que rien ne permet d’en savoir plus. En tout cas, les détracteurs de ce type de contrat en font leurs choux gras et ne considèrent pas l’apprentissage ou l’alternance comme la panacée pour débuter dans la vie active.