Argent liquide disparu : quelles explications ?
Voilà bien un étrange paradoxe. Nous utilisons de moins en moins de billets de banque. En effet, le paiement par carte bancaire se généralise et surtout ; depuis la pandémie ; le paiement sans contact pour les petites sommes a été largement privilégié. Il serait normal de penser que les banques centrales ; constatant ce désintérêt pour les billets de banque en produisent moins. Or, c’est exactement l’inverse. On estimait en février 2021 que seulement 15 à 20% des euros liquides étaient utilisés à but de transaction.
Si seulement 20% au maximum sont en circulation et servent à effectuer des transactions, où sont les 80% restants ? Car cela représente environ 89 milliards d’euros de billets qui seraient dans la nature, depuis une vingtaine d’années, selon The Economist. Ce pourcentage de 20% est donné par la Banque Centrale Européenne, ce qui prouve qu’il s’agit là d’un fait connu, mais qui pourtant ne semble pas poser de problème.
Les banques centrales répondent aux banques commerciales qui leur demandent de l’argent. Ce dernier est ensuite placé dans les différents distributeurs, partout sur la zone euro. Il y a donc bien des personnes qui les utilisent, mais pas pour des transactions classiques. Un vrai mystère.
Plusieurs hypothèses ont été soulevées pour y répondre, même par des directeurs de banques centrales, eux-mêmes. Cela a été le cas d’Andrew Bailey qui dirige la banque centrale britannique. Déjà en 2009, il s’interrogeait sur ce phénomène intriguant. Certaines personnes, n’ayant pas assez confiance dans le système bancaire, engrangeraient de l’argent chez elles, en est une…
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Les vraies raisons qui se cachent derrière l’argent disparu
Pourtant, The Economist n’a pas voulu accepter cette solution qui semble bien farfelue. Le magazine britannique a voulu aller plus loin et s’est rapproché des services de Police. Ces derniers ont des explications bien plus sombres, mais malheureusement plus rationnelles à avancer, pour expliquer ces milliards d’euros qui seraient ainsi dans la nature. Ils seraient dans de bien mauvaises mains et serviraient à financer des actions mafieuses, des organisations terroristes etc…
Que ce soit dans leur propre pays ou en passant les frontières, il est plus difficile de suivre des billets que des mouvements bancaires par carte. Les truands et autres malfrats peuvent donc espérer faire tout ce que bon leur semble, sans craindre d’avoir des autorités financières qui fouilleraient dans leurs affaires.
De là se pose la question la plus importante sans doute, puisque le mystère semble levé : pourquoi les gouvernements ; qui ont donc pleinement conscience de ce flot d’argent en activité et des utilisations qui en sont faites ; n’arrêtent pas la production de billets ? Ou en tout cas, ne la limite pas à ce qui est utilisé par les personnes honnêtes, avec une petite marge de battement ?
En 2018, déjà, la Banque de France a admis publiquement que les billets de 500 euros servaient au blanchiment d’argent entre autres et ils ne sont plus fabriqués. L’argent appelle l’argent pourrait être la réponse, encore une fois, même si le vrai nom est plus joli : le Seigneuriage. Entre le fait de produire un billet et sa valeur nominale, les caisses des Etats empochent à chaque fois de jolis bénéfices…