Rapprochement Cap Emploi et Pôle Emploi : une bonne nouvelle ?
Une chose est certaine : ce rapprochement, en première instance suscitait l’angoisse ; surtout du côté de Cap Emploi. L’entité craignait que l’expertise ; basée sur des années d’expérience ; se dissolve dans une fusion malheureuse. Cela n’a heureusement pas été le cas. D’un côté, le mastodonte Pôle Emploi, qui bénéficie d’une force de frappe dont ne peut pas se vanter Cap Emploi. De l’autre, une connaissance fine des besoins spécifiques des demandeurs en situation de handicap.
Un match gagnant à condition que le rapprochement se fasse dans les bonnes conditions. 200 sites pilotes ont ainsi vu le jour, un peu partout en France avec 60 000 salariés déployés par le Pôle Emploi contre seulement 2 500 pour Cap Emploi. Mais la parité se trouvait ailleurs. De nombreuses agences en France ont leur équipe dédiée.
Quatre ans plus tard, le premier bilan est plutôt positif, selon le Président du réseau national des Cap Emploi (Cheops), Jean-Pierre Bénezet. Alors que les deux structures ont des cultures très différentes, on a pu assister à une belle complémentarité. Le but de l’opération était de pouvoir offrir pour tous les demandeurs d’emplois une sorte de guichet unique, pour plus de facilité, mais aussi un bon service au moment le plus opportun ; ce qui n’était pas toujours possible jusqu’alors.
Pas de lutte de pouvoir donc, mais plutôt un but commun ; ce qui explique sans doute le bon démarrage de ce projet.
Des premiers chiffres encourageants et des projets dans les starting-blocks
Les premiers chiffres donnent plutôt matière à espérer, puisque le nouveau système plus moderne prouve l’existence d’une dynamique dans la reprise d’emploi, mais aussi dans le maintien. Les personnes en situation de handicap ont malheureusement tendance à devenir des DELD, des Demandeurs d’Emploi de Longue Durée, avec, au fil du temps, plus de difficultés encore pour se réinsérer dans le monde du travail.
En 2021, on a assisté à un recul de 6% de ce public et 197 813 DEBOE (Demandeurs d’Emploi Bénéficiaires de l’Obligation d’Emploi) ont trouvé une activité salariée avec plus de 83% de satisfaction. Bien entendu, 2020, avec la crise du Covid-19 si elle n’est pas une année blanche est entourée d’un certain flou, ce qui fait que finalement, les chiffres officiels ne sont pas encore là. Il faut encore un peu de temps pour voir si ce rapprochement a vraiment été judicieux et est porteur d’avenir.
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Cette collaboration ; et donc ce guichet unique ; c’est le moyen d’éviter de promener les personnes en situation de handicap qui veulent trouver ou retrouver du travail, d’un service à un autre. Psychologues mais aussi ergonomes sont également présents pour aider à la réinsertion. Concernant les salariés de Pôle Emploi, beaucoup sont des volontaires qui souhaitaient en savoir plus sur le handicap, afin d’être plus à même d’en repérer certains qui sont invisibles. L’accompagnement doit alors s’adapter, pour maximiser les chances d’insertion dans les bonnes conditions.
Si Cap Emploi n’est pas inconnu des recruteurs, passer par Pôle Emploi est peut-être plus rassurant pour eux. Eux aussi bénéficient d’un accompagnement, surtout quand la politique d’insertion obligatoire dans leur entreprise est mal perçue, mal comprise ou vue comme une contrainte. L’objectif est bien entendu de favoriser l’inclusion professionnelle.
Autre objectif de cette alliance: le maintien dans l’emploi pour que des personnes ne soient plus évincées pour cause d’inaptitude, alors qu’il suffirait la plupart du temps de rendre le poste plus adapté. Certains secteurs sont en tension ? Même s’ils ne s’en réjouissent pas, les deux structures voient là l’opportunité de présenter d’autres profils, pour répondre aux besoins des employeurs.
2022, c’est certain, est une année pleine de projets, dont la signature, hier, d’une convention attendue de longue date avec l’AGEFIPH (Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées).
