De l’autre, des personnes qui estiment qu’augmenter le nombre de trimestres et passer à la retraite à 64 ans serait la seule façon d’équilibrer les comptes. Le président Macron, réélu, est d’accord avec cette deuxième analyse, ce qui ne plait guère à de nombreux français. Et si une autre solution était possible ?
Une augmentation de 10 points des seniors pourrait suffire selon une étude
Le sujet prête à controverse, sans doute encore plus depuis la crise épidémique. Les français ont été mis face à leur vie, pendant des semaines. Aspect vain de leur travail, temps passé loin de leur famille : le monde du travail est en train d’être bouleversé. Les employeurs ne trouvent plus de candidats et ceux qui se présentent doivent être séduits. Est-ce que travailler jusqu’à 65 ans est séduisant ? Certes pas, pour bon nombre de français qui ont déjà des projets plein la tête. D’autant que beaucoup savent, même avec une retraite dite pleine, qu’ils peineront à joindre les deux bouts.
Une étude rattachée à Sciences Po (« transition démographiques, transition économique »), a démontré que la solution pourrait venir des seniors eux-mêmes et ce, sans toucher à l’âge légal de la retraite qui est actuellement fixé à 62 ans, ni à la durée de cotisation. Cette enquête, qui est parue mercredi, explique qu’il faudrait employer les personnes âgées de 55 à 64 ans ; à hauteur de 10 points supplémentaires pour que le système des retraites soit équilibré d’ici 10 ans, soit en 2032.
A cette date, le déficit des retraites s’élèverait à 5 milliards d’euros, sans compter les régimes spéciaux et les retraites des fonctionnaires qui coûtent à l’Etat 30 milliards. Le taux d’emploi des seniors est actuellement de 56%. C’est trop peu, pense l’étude qui, prouve, calculs à l’appui, que le passer à 66% réglerait tous les problèmes.
Peut-on encore proposer la retraite à 62 ans avec un plafond minimum revu à la hausse ?
Est-ce réalisable ? Oui, car beaucoup de personnes sont un peu poussées vers la retraite par leur employeur. En reportant ce départ pour 500 000 français, tout en maintenant le système de décote, cela serait déjà une première étape. Ensuite, le public des seniors peine à retrouver un emploi, malgré parfois une expérience sur le terrain qui est plus importante que les jeunes fraichement sortis de l’école, avec des connaissances purement théoriques pour beaucoup d’entre eux.
D’autres pourraient, avec des formations adéquates (il faudrait donc dédier un budget à cela), répondre aux besoins des employeurs qui pourraient donc embaucher des personnes entre 55 et 64 ans. Avec l’allongement de la vie et les progrès de la médecine, à cet âge, le terme senior semble galvaudé. Mais que penser des personnes qui effectuent un travail pénible ; celles-là même qui appellent parfois de leurs vœux, une retraite bien méritée ? L’étude prouve là encore qu’il serait possible de rétablir les critères de pénibilité. Ces derniers avaient été supprimés en 2017.
Les salariés qui sont, de par leur activité professionnelle, exposés à des produits chimiques, qui doivent porter des charges lourdes ou encore subir des postures induisant des TMS pourraient partir à 60 ans. Cerise sur le gâteau : avec cette solution d’emploi des seniors, la retraite pourrait être revalorisée pour passer à 1 100 euros, au minimum.
Reste à savoir si le Gouvernement en place va tenir compte de de cette étude et de ses promesses, pour faire machine arrière…
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