Les problèmes liés au RSA
Toutes les personnes percevant ce minima social ne travaillent pas, bien sûr. Mais en 2019, c’était le cas pour 17% d’entre elles. Qu’est-ce que cela signifie ? Que le salaire proposé ne leur permet pas de vivre décemment et qu’elles perçoivent un complément de revenu pour leur emploi salarié. Bien souvent, il s’agit d’emplois précaires. Sur ces 17%, 12,5% sont des femmes et 10,1% des hommes.
Pourtant, là encore, il y a des exceptions et certains travaillent à temps plein ; s’étant tournées vers l’auto entreprise le plus souvent, pour tenter de trouver leur voie, de gagner plus, ou de ne plus être vues comme des bénéficiaires du RSA. Les hommes sont plus nombreux à sauter le pas (8% contre 3,6%). D’autres encore ont décroché un CDI, le fameux sésame des banques, mais à quelques heures par semaine et donc pas assez pour plaire aux banquiers et sortir de la précarité…
Malheureusement, la stratégie n’a pas été payante. Car il faut souvent investir un peu pour créer une entreprise, même avec ce type de statut. Difficile de mettre de l’argent de côté quand on survit avec le minimum. Encore plus de se faire entendre d’un banquier qui exige des garanties qu’une telle personne ne peut pas lui donner. Pas de prêt professionnel, le plus souvent, ce qui handicape la structure avant même qu’elle ne soit lancée.
Ne reste plus que le love money : l’argent que l’on demande aux proches. Ceux-là mêmes qui peuvent, eux aussi, avoir des difficultés ou avoir peur de ne jamais revoir leur argent. Autre point souhaité par le gouvernement d’Emmanuel Macron : que les bénéficiaires soient suivis dans un parcours d’insertion avec formation obligatoire. C’est déjà le cas pour 83% d’entre eux ; dont 57% perçoivent ce minima social depuis moins de 6 mois, ce qui ne fait pas d’eux des personnes éloignées de l’emploi.
Pourquoi les personnes au RSA ne travaillent pas ?
Ne veulent-ils pas travailler, les français qui touchent le RSA ? Sont-ils des assistés comme on peut l’entendre ou le lire ? La DREES en dresse un portrait tout autre qui explique pourquoi ils sont tombés dans cette spirale infernale qui les enferme dans la précarité. 68% d’entre eux sont dits « pauvres en conditions de vie ». D’autres ont des problèmes pour conserver leur logement, de santé. Il ne faut pas oublier les contraintes liées à la parentalité.
Quand un parent ayant à charge un enfant de 12 ans se retrouve à percevoir le RSA, il est très compliqué pour lui de trouver un travail. Cela suppose de devoir trouver un moyen de garde (payant), ce qui n’est pas possible, alors que beaucoup se refusent à laisser leur progéniture seule. Les seuils de sortie du dispositif sont également contraignants. Une personne seule et sans enfant qui gagnerait un salaire net mensuel à temps plein équivalent à 40% du SMIC, (soit 508 euros) ou plus ne percevrait plus le RSA. Elle doit donc faire des calculs pour voir ce qui est le plus avantageux pour elle.
Une personne seule avec 2 enfants, à partir de 539 euros de salaire, doit elle aussi dire adieu à cette aide. Reste enfin l’image que véhicule la personne au RSA et qui, pour beaucoup d’employeurs, est également un frein à l’embauche….Est-ce que tous ces freins font partie de la réflexion du gouvernement, pour agir et trouver des solutions ? Il faut l’espérer pour toutes ces français.