Pendant deux ans, tous les regards se sont tournés vers les salariés, pendant la pandémie de Covid-19. Les estimations de chômage annoncées, en effet, avaient de quoi faire froid dans le dos. Et il est vrai que beaucoup de français ont perdu leur emploi durant cette période, quand le télétravail n’était pas possible. En ce début 2022, même si la crise sanitaire n’est pas encore terminée, on a assisté à un véritable rebond de l’économie, un peu partout dans le monde. On a évoqué le mal qu’avaient les recruteurs à trouver des candidats. Mais n’est-ce pas seulement un aspect de la vie des patrons ?

2022 : comment se sentent les patrons ?

On les croit forcément intouchables et l’opinion publique a tendance à se tourner plutôt vers les salariés quand une situation de crise arrive. Il est certain que l’on communique plus sur le chômage, sur les mentalités qui évoluent sur différents domaines comme l’habitat, mais on pourrait aussi parler des conditions de travail et de la manière d’envisager l’emploi.

Les salariés veulent que leur travail ait un sens. Beaucoup envisagent pour cela un changement de vie drastique. Certains se tourneront vers la création d’entreprise, d’autres vers une reconversion professionnelle.
Quand on explique qu’un patron a du mal à recruter parce que son activité a bien repris, malgré la poursuite de la crise, on ne voit que l’aspect positif de la situation : il y a des postes à pourvoir. Il y a un surcroit d’activité : qui l’aurait cru, il y a deux ans, quand l’épidémie impliquait de devoir confiner la population ?

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Patrons dans le monde : un mal-être généralisé

Pourtant, du côté des patrons, la situation est loin d’être simple. Ils doivent composer avec des salariés qu’il faut désormais séduire. Sans doute que la manière de fonctionner précédente n’était pas non plus la plus judicieuse, mais il faut être en capacité de s’adapter à cette révolution. Ce qui n’est pas toujours évident.

On lit partout que le monde du travail est en pleine mutation et c’est vrai. Faut-il s’en réjouir ? Sans doute, puisque les personnes veulent plus d’humanité dans le travail, un salaire plus décent, au regard d’une inflation galopante et surtout un travail utile. Nous avions eu l’occasion de relayer que 30% des salariés, interrogés pendant la crise, estimaient leur travail inutile. Qu’un pourcentage plus élevé encore se sentait mal au travail, mais englué dans une routine et surtout, obligé de s’y soumettre pour payer les factures.

Tout cela, les patrons sont obligés maintenant, d’y faire face et de devoir trouver des solutions. Ce n’est pas là la seule problématique qu’ils doivent résoudre, puisqu’ils sont tenus également de transformer quelquefois toute leur manière habituelle de fonctionner à cause de la transition numérique, souhaitée et instaurée par le gouvernement. Cela a commencé par l’obligation, par taille d’entreprises, de facturer de façon électronique. Mais ce n’était qu’une étape, une mise en bouche.

Une société en pleine mutation

Numériser les archives, tous les documents entrants et sortants, trouver une politique de classement, un système de stockage des données, former le personnel à ces pratiques : tout cela représente pour certains une gageure. Et surtout beaucoup de temps, même si des entreprises spécialisées peuvent les y aider. Comme la crise semble peu ou prou s’éloigner, certains actionnaires veulent profiter de cette embellie et soumettent les patrons, partout dans les pays industrialisés à une cadence infernale : encore et toujours plus de croissance.

Pourtant, comment faire alors que le prix des matières premières s’envole et qu’elles accusent des retards très longs en termes d’approvisionnement ? Selon un sondage mené à la fin de l’année 2021 par le cabinet de conseil AlixPartners, 72% des patrons craignaient de perdre leur travail. Presque 95% d’entre eux pensent que la société doit changer très rapidement de modèle économique. A méditer.