45% de dossiers refusés depuis le début de l’année
On ne parle pas ici de dossiers fragiles, de profils à risque, mais bien de personnes dont on aurait dit d’elles il y a encore moins d’un an qu’elles allaient obtenir un prêt immobilier facilement. Avec l’explosion du prix des biens immobiliers, la remontée des taux dont celui d’usure, cela a changé. Même les bons dossiers ne passent plus et depuis janvier, 45% d’entre eux obtiennent une réponse négative après examen.
Pour les professionnels (tant au niveau des banques, que les courtiers en crédit immobilier), la situation est évidemment frustrante car le taux d’usure fixé à 2,57% en juillet pour un prêt sur 20 ans et plus ; ce qui est la moyenne en France ; ne permet pas de dire oui. En effet, il comprend de nombreux frais inhérents au crédit immobilier, à l’instar de ceux de dossier, ou encore le coût des assurances.
On pourrait croire que ce sont les emprunteurs que les banques qualifient de fragiles qui voient leur dossier refusé, mais la réalité est toute autre. Un avocat qui gagne 6 000 euros par mois a vu son dossier accepté…de justesse. Pourtant, au regard des critères d’octroi de sa banque, il ne passait pas.
Il a fait la démarche d’aller voir un courtier qui l’a tout simplement orienté vers un établissement concurrent. Les conditions y étaient moins sévères. Pourtant, peu de français qui veulent accéder à la propriété peuvent se targuer sans doute d’avoir le même niveau de revenus, tout en ayant envie d’acheter une maison ou un appartement.
Une réévaluation au 1er octobre prochain très attendue
Le taux d’usure est réévalué tous les trimestres. Après juillet, cela sera donc le premier octobre et l’on attend une hausse de 0,2 points. Cela peut sembler dérisoire, mais selon les banques, cela va ouvrir une brèche pour de nouveaux profils.
Qui pourra donc espérer être propriétaires ? Mieux vaut être en bonne santé et avoir moins de 45 ans (assurance de prêt). Les revenus doivent être conséquents tout comme l’apport personnel. On parle aujourd’hui de 20% du montant du prêt demandé. Les banques en ont conscience, cela ne va pas représenter plus qu’un client sur deux. Mais cela sera déjà mieux que ce qui se pratique depuis le mois de janvier.
Est-ce que la situation va évoluer positivement en 2023 ? Les professionnels tout comme les français qui n’en peuvent plus d’être locataires ou veulent un bien plus grand ou ailleurs, ne peuvent que l’espérer. Pour le moment, les professionnels préfèrent rester prudents et ne pas avancer d’hypothèse.