Les données de la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP), publiées le 12 mars, révèlent une augmentation substantielle des revenus générés par la taxe d’enlèvement des ordures ménagères pour les municipalités et les intercommunalités françaises. En 2023, ces revenus se sont élevés à près de 8,6 milliards d’euros, contre 7,5 milliards en 2021 et 7,9 milliards pour l’année 2022.
Cette augmentation touche près de 58 millions de Français résidant dans des collectivités locales qui utilisent la TEOM pour la gestion des déchets. Cependant, il est important de noter que tous les contribuables ne supportent pas le même fardeau financier. Le montant moyen de la TEOM par habitant varie considérablement d’une municipalité à une autre, oscillant de 60 à plus de 200 euros.
Des disparités flagrantes sont observées en France, comme à Marseille où la taxe atteint 217 euros par habitant et par an, alors qu’à Brest elle se limite à “seulement” 63 euros par habitant et par an.
Divergences selon les municipalités
L’UFC Que Choisir offre la possibilité de comparer les taxes d’ordures ménagères selon les villes grâce à l’élaboration et la mise en ligne d’une carte interactive. À titre d’exemple, à Calais, un contribuable doit s’acquitter d’une TEOM en 2022 qui se situe en dessous de la moyenne nationale, s’élevant à 105 euros par habitant et par an. À l’opposé, à Paris, les contribuables du 1er arrondissement sont confrontés à une somme bien plus conséquente, avec une taxe annuelle de 215 euros par habitant et par an.
Quant à l’explication de cette tendance à la hausse, elle demeure quelque peu énigmatique… Bien que chaque citoyen, selon les données de l’UFC Que Choisir, génère en moyenne 561 kg de déchets par an, soit une augmentation de 20 kg en une année, la TEOM est déterminée en fonction de la valeur locative cadastrale des logements, et non du volume de déchets produits par ménage.
Les responsables avancent plusieurs explications pour justifier ces augmentations, incluant l’adoption de nouvelles méthodes de traitement en conformité avec les objectifs environnementaux de la loi Agec, ainsi que les hausses des prix de l’énergie et du carburant. Toutefois, ces variations de coûts de gestion dépendent largement du lieu de résidence de chaque foyer. Bien que le coût moyen de la collecte et de l’élimination d’une tonne de déchets soit de 244 euros en 2022, les différences de coûts de gestion varient presque du simple au double : soit 163 euros par tonne dans les municipalités françaises les moins chères à plus de 300 euros/tonne de déchets dans les plus onéreuses.