Tesla s’envole en bourse dans le marché de l’après-vente avec une hausse de 13 % et fait la fête, mais pas pour les chiffres financiers du premier trimestre 2024, le pire depuis 2012 en termes de rythme de croissance du chiffre d’affaires, tandis que les bénéfices ont été plus que divisés par deux. Ce qui a convaincu le marché, ce sont les annonces et les promesses d’Elon Musk sur le lancement de nouveaux modèles.

Bénéfice en baisse de 55% à 1,1 milliard

Dans la nuit du 23 au 24 avril, le constructeur de voitures électriques a annoncé qu’au cours des trois premiers mois de l’année, le bénéfice net avait chuté de 55 %, à 1,1 milliard de dollars, tandis que les recettes avaient baissé de 9 %, à 21,3 milliards de dollars. Il était difficile de s’attendre à autre chose, Tesla ayant déjà annoncé avoir livré moins de véhicules au premier trimestre de l’année, avec une baisse des ventes de 8,5 %.

La guerre des prix continue d’éroder les marges

« Nous avons fait face à de nombreux défis au premier trimestre, du conflit en mer Rouge à l’attaque de la Gigafactory à Berlin, en passant par la montée en puissance progressive de la Model 3 améliorée à Fremont », a expliqué Tesla lors de la publication des comptes. Ce qui est certain, c’est que les performances trimestrielles ont encore été fortement influencées par la politique de baisse des prix menée par l’entreprise depuis des mois.

L’objectif est de stimuler la demande de voitures électriques et d’augmenter les ventes, mais l’effet est surtout de comprimer les bénéfices. Au premier trimestre également, la marge brute est tombée à 17,4 %, contre 19,3 % pour la même période en 2023. Si l’on considère plutôt la marge d’exploitation, elle est passée de 11,4 % il y a un an à 5,5 %, soit une baisse de 592 points de base.

Tesla s’apprête à renouveler sa gamme plus tôt que prévu

Ce qui a calmé le marché, c’est la nouvelle concernant la mise à jour de l’autonomie des véhicules. Dans sa note sur les comptes trimestriels, Tesla a déjà annoncé qu’elle avançait le calendrier des nouveaux produits, sans donner beaucoup de détails. « Nous avons mis à jour notre future gamme de véhicules pour accélérer le lancement de nouveaux modèles avant le début de la production que nous avons précédemment communiqué pour le second semestre 2025 », a expliqué l’entreprise, citant également des « modèles plus abordables », qui « utiliseront des aspects de la plateforme de prochaine génération en plus des aspects de nos plateformes actuelles et pourront être produits sur les mêmes lignes de production que nos modèles de véhicules actuels ».

Lors de la conférence téléphonique sur les résultats, c’est Elon Musk qui a annoncé ce que le marché voulait entendre : le propriétaire et PDG de Tesla a confirmé que l’entreprise était en avance sur le calendrier de mise à jour de sa gamme et a expliqué que la production de nouveaux modèles commencerait « au début de 2025, si ce n’est pas déjà le cas d’ici la fin de l’année ».

Le PDG n’a toutefois pas donné beaucoup d’autres détails sur les futurs produits de l’entreprise et a surtout éludé la question de savoir si Tesla avait l’intention de lancer la production d’un véhicule à bas prix de 25 000 dollars ou moins. En outre, Musk n’a pas expliqué si les nouveaux produits prévus d’ici 2025 seront des versions améliorées des véhicules actuels ou non.

Les 55 milliards de dollars de rémunération de Musk reviennent

Le PDG de Tesla a ensuite réitéré les investissements dans l’AI que l’entreprise poursuit, malgré quelques retards. Entre autres nouvelles, il a déclaré avoir entamé des négociations avec un grand constructeur automobile pour l’octroi d’une licence pour son système avancé de conduite assistée, connu sous le nom de Full Self-Driving ou FSD. Entre-temps, Musk aimerait également revenir à l’autocongratulation.

Son conseil d’administration demandera aux actionnaires, lors de l’assemblée générale de mai, d’approuver le transfert de son siège social du Delaware au Texas. Un juge de cet État a en effet rejeté le plan de maxi-compensation de 55,8 milliards du PDG. Le transfert du siège social permet de rendre à nouveau « légales » ces rémunérations, dont l’enveloppe devra être approuvée par les actionnaires lors de la prochaine assemblée générale.