Au début de l’année 2024, la contraction de la zone euro s’atténue lentement, mais la pression sur les prix s’intensifie. C’est ce que montrent les dernières données de l’indice PMI de la zone euro, qui a enregistré une légère hausse de 47,6 à 47,9, touchant un plus haut de six mois, mais restant bien en dessous du seuil d’expansion de 50 (l’indice des directeurs d’achat est un indicateur économique constitué de rapports et d’enquêtes mensuels, collectés auprès d’entreprises privées du secteur manufacturier).

Ralentissement des commandes

La France et l’Allemagne ont affiché des indices PMI en baisse (respectivement 44,2 et 47,1), rendant la hausse dépendante de marchés plus petits. Dans le secteur manufacturier, le rythme de production a de nouveau baissé, bien que la contraction ait été la plus faible depuis avril dernier (à 46,6). Dans le secteur des services, l’indice indique toujours un ralentissement progressif (de 48,8 à 48,4), mais la tendance est la plus forte depuis octobre dernier. La baisse de la demande de biens et de services continue de peser sur les secteurs, tandis que les nouvelles commandes diminuent à un rythme plus lent qu’au cours des derniers mois.

En revanche, les premiers signes des perturbations causées par les tensions en mer Rouge se font sentir dans l’indice des délais de livraison des fournisseurs, qui est tombé à son plus bas niveau depuis plus d’un an, signe d’un allongement des délais. La pression sur les prix manufacturiers reste modérée malgré la crise de la mer Rouge, bien que le secteur des services indique une nouvelle accélération des coûts des intrants.

Globalement, selon les experts, les données montrent que l’économie de la zone euro reste globalement en stagnation début 2024, mais que les risques pour l’inflation demeurent, ce qui conforte l’anticipation d’une baisse des taux par la BCE au plus tôt en juin.

L’Ifo revoit à la baisse les estimations du PIB allemand

En ce qui concerne l’Allemagne, les révisions à la baisse de l’économie continuent d’affluer. L’institut Ifo a réduit ses prévisions de croissance pour 2024 à 0,7 %, contre 0,9 % estimé à la mi-décembre. “Maintenant que le comité budgétaire du parlement allemand a approuvé le budget fédéral, nous estimons qu’il a approuvé des économies supplémentaires d’un peu moins de 19 milliards d’euros”, explique Timo Wollmershaeuser, responsable des prévisions à l’Ifo.

“Les entreprises et les ménages supporteront une charge plus lourde et recevront moins d’allègements, et les dépenses publiques seront réduites. Cela signifie que l’ampleur globale correspond plus ou moins à ce que nous avions estimé dans notre scénario de risque pour 2024. L’impact économique devrait également être du même ordre de grandeur”.