
The Line : l’ambition démesurée revue à la baisse
Le projet titanesque de The Line, cette ville linéaire de 170 kilomètres de long imaginée pour héberger 9 millions d’habitants, vient de subir un revers catastrophique. La réalité écrase brutalement la vision du prince Mohammed ben Salmane : la première phase se limitera à 2,4 kilomètres, soit une réduction de 98% des plans initiaux. Cette ville miroir, dont le budget atteint 500 milliards d’euros, ambitionnait une révolution urbaine mondiale avec ses innovations radicales : absence totale de voitures, alimentation exclusive en énergies renouvelables et une architecture verticale s’élevant sur 500 mètres de hauteur.
Les innovations technologiques annoncées apparaissent désormais comme des mirages :
- Un réseau de transport autonome promettant des déplacements à 512 km/h
- Un système d’agriculture verticale capable de nourrir des millions d’habitants
- Une régulation thermique naturelle exploitant la ventilation entre les façades miroir
- Une armée de robots domestiques et une flotte de taxis volants
Des conditions de travail catastrophiques révélées sur le chantier
L’investigation choc du Wall Street Journal dévoile l’enfer quotidien du chantier. Les 100 000 ouvriers mobilisés sur le site affrontent une situation désastreuse. Les révélations des témoins dressent un portrait effrayant de la réalité :
La violence explose dans cette zone isolée au cœur du désert :
- Des viols collectifs documentés par les autorités
- Plusieurs tentatives de meurtre enregistrées
- Un réseau organisé de trafic de drogues
- Une multiplication inquiétante des accidents mortels sur le chantier
- Des conditions sanitaires déplorables dans les camps de travailleurs
La direction de NEOM plonge dans le chaos
L’abandon de poste du PDG Nadhmi Al-Nasr fin 2024 ébranle la crédibilité du projet. Son successeur Aiman Al-Mudaifer, spécialiste reconnu de l’immobilier saoudien, arrive dans un contexte explosif. Sa mission s’annonce périlleuse : redorer l’image ternie du projet, convaincre les investisseurs internationaux de maintenir leur confiance, alors que l’enveloppe initiale de 500 milliards d’euros montre déjà ses limites face aux défis techniques.
Sindalah : l’îlot de luxe pour masquer le naufrage
Pour contrer l’avalanche de critiques, l’Arabie saoudite mise tout sur Sindalah, son île artificielle inaugurée en octobre 2024. Cette station balnéaire ultra-luxueuse implantée en mer Rouge incarne le premier élément tangible du projet NEOM. L’île déploie un arsenal ostentatoire : trois palaces aux standards internationaux, un parcours de golf signature de 18 trous et une marina dimensionnée pour accueillir 86 méga-yachts. Le royaume espère ainsi prouver sa capacité à matérialiser ses rêves pharaoniques.
Les obstacles techniques révèlent l’utopie du projet
Les spécialistes de l’urbanisme dénoncent les barrières technologiques qui condamnent The Line. La construction des parois miroir jumelles culminant à 500 mètres présente des défis jugés insurmontables. La maîtrise thermique dans un environnement désertique où la température frôle régulièrement les 50°C nécessiterait une puissance énergétique colossale, anéantissant les promesses environnementales du projet.
Le rêve urbain le plus ambitieux du XXIe siècle, symbole de la démesure saoudienne, s’oriente vers un échec retentissant. Cette aventure architecturale sans précédent laisse planer des interrogations majeures sur l’utilisation des fonds publics du royaume et la faisabilité réelle des mégaprojets futuristes.
Les derniers développements suggèrent que NEOM risque de devenir le plus grand fiasco architectural de l’histoire moderne, engloutissant des centaines de milliards dans les sables du désert saoudien.