Cash pooling : définition
La gestion centralisée ou cash pooling permet à un groupe de centraliser tous les comptes des différentes filiales ou sociétés qu’il pourrait posséder. Les avantages sont nombreux comme nous allons l’évoquer plus bas. Une fois que l’on maitrise le jargon qui peut être utilisé pour désigner les opérations se faisant dans le cadre d’un cash pooling, on en voit tous les bénéfices.
Quels sont les avantages du cash pooling ?
Comme évoqué précédemment, les avantages sont pluriels pour les grands groupes. La multiplication des comptes ; du fait de la présence de nombreuses filiales ; peut entrainer des situations d’endettement à court terme ; ce qu’il est indispensable bien entendu, d’éviter pour limiter les frais qui y sont liés au niveau bancaire. En effet, le fait de recourir à un compte pivot unique est un argument de poids quand on entend réduire les conditions bancaires et obtenir de meilleurs tarifs, notamment en ce qui concerne les frais de découvert. Comme certaines entités vont faire des excédents de trésorerie, cela permettra de pallier les découverts d’autres, afin d’optimiser les opérations.
Le groupe peut ainsi espérer accéder à de meilleurs taux de rémunération sans payer des intérêts sur les sommes que serait susceptible d’avancer l’établissement bancaire, en cas de découvert, au regard des accords signés. On peut également avancer le fait que la formalisation des reportings facilite la vision globale du directeur financier qui a toutes les cartes en main pour optimiser la gestion. Il devient plus facile d’anticiper et de prévenir les risques.
Le fait d’avoir un compte pivot unique constitue un effet de masse qui peut permettre à un groupe d’accéder aux marchés financiers si telle est sa volonté. Bien évidemment pour que cela fonctionne, il est essentiel d’établir un bon plan de communication dans toutes les sociétés et filiales afin de tirer parti de manière uniforme de toutes les données ; ce qui est facilité aujourd’hui par des outils ou en se faisant aider par l’externalisation de la gouvernance de données.
Mise en place d’un cash pooling : comment procéder ?
Dans la première partie de cet article, nous avons mis en exergue un certain vocabulaire qui a trait au cash pooling et qu’il convient de comprendre afin que tout se déroule au mieux. Quand on organise un transfert de fonds d’une société vers le compte pivot, on parle de « sweep ». A l’inverse, si l’on devait transférer de l’argent du compte centralisateur vers un compte source, c’est le terme « cover » qui s’applique.
Passons maintenant à la mise en pratique. Elle peut s’effectuer de deux manières :
- par le biais d’un cash pooling notionnel,
- ou par transfert de fonds.
Dans le premier cas, le responsable du groupe procède à une gestion centralisée des différents comptes sur un autre, qui est, lui, virtuel. Pour cela, il fusionne des échelles d’intérêt ; ce qui est une autre appellation de cette méthode.
Cette mise en pratique peut se révéler quelque peu difficile surtout si les contextes juridiques et fiscaux sont différents parce que le groupe est une multinationale. Il faut savoir que le cash pooling est un mode de gestion qui peut être interdit dans certains pays. En France, il est régi par les articles L312-2 et L511-7 du code monétaire et financier. En outre, les filiales appartenant au groupe peuvent émettre des réserves quant à ce mode de gestion quelque peu atypique.
L’autre solution consiste en le fait de pratiquer des virements provenant des différentes sociétés vers le compte pivot, de manière régulière ; ce qui s’avère plus simple, d’autant que le passage par la société mère n’est pas obligatoire. La simplicité de mise en place peut rassurer tant le responsable du groupe, son directeur financier mais aussi les responsables des sociétés qui leur appartiennent. Une fois que le choix est fait, voici comment faire, en fonction du type de cash pooling.
Le cash pooling physique
Le cash pooling n’est au final rien d’autre qu’un nivellement comptable. Pourtant, il existe trois types de nivellement et le responsable du groupe (ou le directeur financier) doit choisir l’un d’entre eux dans le cadre de la mise en place de son cash pooling. Le groupe est aidé par la banque s’il choisit une centralisation automatisée, mais il peut également le faire manuellement en déclenchant les virements afin d’être pleinement acteur de cette action. Dans ce cas, il peut utiliser le système Swift-net.
- Si le groupe opte pour le Zero Balancing Account (ou ZBA), la situation financière globale de toutes les sociétés pourra être clairement vue, quasiment en temps réel, puisque les comptes sont remis à zéro tous les jours.
- Dans le cas du Target Balancing Account (TBA), le directeur financier ou le responsable du groupe détermine un montant et les comptes sont nivelés quand ils excèdent ce seuil (comptes créditeurs). Les filiales dont le compte serait débiteur seraient alors apurées.
- En choisissant le Fork Balancing Account ou FBA, ce ne sont pas seulement quand les comptes sont créditeurs qu’il y a centralisation, au contraire de la méthode précédente. Les comptes débiteurs le sont également en choisissant à chaque fois un montant déterminé en amont.
Cash pooling notionnel : ce qu’il faut retenir à ce sujet
Pas de circulation de fonds : c’est un avantage pour les filiales qui conservent leur autonomie financière vis-à-vis du grand groupe. Comme dit, cependant, il n’est pas toujours possible de le mettre en place en fonction des pays où se situent les sociétés et certains aspects sont à peser. Car le taux d’intérêt créditeur servi est plus bas, mais le taux d’agios à titre individuel l’est également.
Il faut donc faire un point sur la situation financière de l’entreprise, au cas par cas, pour savoir si c’est la meilleure des solutions et ne pas hésiter à en discuter afin de trouver un compromis ou voir s’il est possible de passer par la solution du cash pooling par transfert de fonds en prenant, là encore, le bon type de nivellement.